Si j'ai eu un mentor ? Moi ? Mais non …. Mais SI !
Le mentoring, une des clés de la réussite

Pas pour moi ?
Juin 2001 ; restitution d’une enquête sur les facteurs clés de succès mis en œuvre par les femmes pour franchir le plafond de verre : parmi ceux-ci, le fait d’avoir un mentor. Je suis alors jeune dirigeante. Je reconnais bien mon parcours dans les autres éléments mentionnés. Pas dans celui-là. Non, décidément, moi, je n’ai pas eu de mentor.
Pas un mais plusieurs mentors, en fait !
Ce n’est que quelques mois plus tard que je fais le lien. Mais bien sûr que si ! J’ai en fait bénéficié du soutien attentif et des conseils avisés de mentors successifs qui ont veillé sur mon développement professionnel comme de bonnes fées.
Comment ne les ai-je pas repérés plus tôt ?
Un mentor pour guider, conseiller, partager
En fait, dès mes premiers pas en entreprise, j’ai spontanément été au-devant de qui me semblait avoir suffisamment d’expérience, de hauteur de vue et d’ouverture d’esprit à mon égard, pour demander conseil, tester mes idées, partager mes incompréhensions ou difficultés. J’apportais en échange, par le biais de mes analyses, étonnements et idées, une prise directe non filtrée sur la réalité interne et externe, dont j’ai appris par la suite à quel point elle est précieuse pour un dirigeant toujours menacé d’isolement.
Un mentor pour aider à progresser
A posteriori, voilà que s’éclaircissaient le pourquoi et le comment, au moment où je commençais à envisager un changement professionnel, mon téléphone sonnait pour me proposer une rencontre – puis un poste - avec un dirigeant d’une partie de l’entreprise avec laquelle je n’avais eu aucun contact jusque-là. Je comprenais pourquoi au moment où je commençais à caresser l’idée de quitter l’entreprise pour « aller découvrir d’autres horizons», on me proposait soudain de rejoindre un programme international de développement du leadership etc. Naïveté ou angélisme, je n’avais jamais fait le lien avec les discussions à bâtons rompus que j’avais eues avec mes mentors non identifiés.
Un mentor de façon délibérée
Ayant enfin compris le rôle actif des mentors qui avaient croisé ma route, je me suis attachée par la suite à cultiver la relation, cette fois-ci de façon délibérée, avec un dirigeant que je trouvais inspirant et qui était d’accord pour partager avec moi son expérience, pour m’aider à mieux comprendre et gérer des situations qui devenaient plus complexes au fur et à mesure de ma progression professionnelle, à me faire bénéficier de sa hauteur de vue et de ses suggestions.
Mentor à mon tour
Et surtout, ayant mesuré en quoi le mentorat m’avait été utile, j’ai souhaité favoriser cette pratique et en faciliter l’accès, notamment aux femmes désireuses de progresser dans l’entreprise. Mon engagement pour la promotion des femmes s’est traduit à deux reprises par le lancement d’un réseau de femmes, incluant notamment un dispositif de mentorat à leur intention. Charte du mentorat, « recrutement » de mentors et de mentees, lancement et suivi des binômes, le moment était aussi venu pour moi de devenir mentor à mon tour.
Contreplongée
Je dois dire que j’ai eu un plaisir infini à recevoir une heure toutes les 4 à 6 semaines les jeunes femmes dont j’ai été, successivement, le mentor. Venant d’autres directions que la mienne, puisque nous ne pouvions avoir le lien hiérarchique, elles me permettaient de découvrir par leurs yeux la façon dont elles analysaient l’entreprise et ses enjeux, leur vision en contreplongée de l’équipe dirigeante, la nature de certains problème inconnus de moi auxquelles elles étaient confrontées.
Reverse mentoring
Ces séances ont également été l’occasion pour moi de faire le point sur ma propre expérience, de revenir sur mes erreurs, sur mes coups gagnant et sur la meilleure façon de la partager. J’ai pu mesurer l’impact de mes paroles et partant, de ma responsabilité d’ouvreuse de piste, de passeuse de codes et de témoin qui ne peut prétendre à aucune vérité, ni universalité.
Mentoring aujourd’hui et demain
L’initiation au mentoring conduit le plus souvent à ne jamais cesser de le pratiquer. C’est aujourd’hui le cœur de ma pratique professionnelle avec « Les mots pour le dire ». La réussite de mes clients est le vrai marqueur de la réussite de l’accompagnement en face à face que je leur propose.
C’est également le projet d’ouvrir le mentoring à tous ceux qui s’engagent dans une reconversion professionnelle qui me conduit à m’investir dans le développement de la startup Lunchtime Mentoring.
Alors être mentore, moi ? Oh oui !
Publié par Marie Mugler – www.mariemugler.com
Marie Mugler accompagne en face à face celles et ceux qui veulent réaliser leur projet professionnel et trouver les « mots pour le dire » dans les étapes clés de leur évolution. Après plus de 30 ans dans des fonctions de responsabilité et de direction générale au sein de grands groupes, elle a créé son propre cabinet de mentoring et partage son expertise avec rigueur et bienveillance.