De la recherche de sens à l’exercice de sa responsabilité individuelle. Ou la confrontation au réel
Quête de sens
Nombreux sont les jeunes professionnels qui mettent en partage avec moi leurs doutes et leurs questionnements sur le sens et les limites de leur action au sein des entreprises qui les emploient.
Par-delà la charte éthique, les valeurs, les engagements RSE qu’affiche l’entreprise, c’est dans l’activité au quotidien qu’ils découvrent la complexité des situations locales, la diversité des comportements managériaux, les discordances entre intention et action et tous les recoins sombres que la communication institutionnelle se garde bien d’éclairer.
Choc en retour. Désillusion et remise en cause. Vacillement.
Confrontation au réel
Pour autant qu’il m’ait été donné de juger, la plaquette RSE en papier glacé ET les recoins sombres font également partie de la réalité de l’entreprise. Tout n’est pas aussi brillant ni aussi piteux. (Je ne parle évidemment pas là des entreprises scélérates qui déversent de l’acide dans les rivières ou exploitent des enfants)
Il s’agit principalement de découvrir le large nuancier des situations de la vraie vie et la gamme des compromis à faire pour pouvoir poursuivre dans une direction donnée, non remise en cause en soi mais nécessitant parfois quelques zigzags.
Et d’y trouver sa juste place.
Découvrir cette réalité, au début de son parcours professionnel, est parfois douloureux pour certains qui peuvent avoir la tentation de tout rejeter en bloc.
Compromis ou compromission
La question qui se pose très vite à certains est binaire : est-ce que je reste et me fais complice d’un mode de fonctionnement pas aussi exemplaire que l’idéal visé ou est-ce que je sors du jeu ?
La réponse l’est sans doute moins car rester ne signifie pas obligatoirement se soumettre. Et partir n’est pas obligatoirement synonyme de courage et d’intégrité.
C’est parfois précisément parce qu’on a cette lucidité et cette exigence qu’on peut décider d’être un agent de changement de l’intérieur en ayant suffisamment confiance en soi pour oser viser un haut niveau d’atteinte des résultats tout en modifiant la façon de les obtenir pour qu’elle soit conforme à ce qu’on souhaite pour les équipes concernées, pour les clients, pour l’environnement au sens large.
Une démarche qui exige souvent des compromis et doit se garder de toute compromission.
C’est une avancée sur un fil, souvent solitaire, parfois casse-gueule, souvent gagnante. Et c’est beaucoup plus facile qu’il y paraît.
Un accélérateur de réussite
Les personnes que j’ai accompagnées et qui ont témoigné d’un tel parti pris ont dans leur immense majorité eu une vraie réussite professionnelle.
L’une des raisons, selon moi, est qu’elles ont ainsi pu se mobiliser au-delà de leur strict engagement professionnel, et ainsi donner le meilleur d’elles-mêmes en allant piocher dans leurs ressources pour faire preuve de créativité, de détermination dans l’action, de sens politique, de capacité à faire adhérer etc.
L’exercice de sa responsabilité individuelle
Au final, l’entreprise ne cherche pas à recruter des playmobils tous identiques, reproduisant les mêmes gestes, répétant les mêmes mots que leurs collègues.
Créer un continuum entre notre système de croyance, notre philosophie de vie, nos valeurs et notre action au monde et singulièrement dans le monde professionnel nous renvoie à notre responsabilité individuelle.
Assumer sa fonction professionnelle sans renoncer à qui nous sommes.
Et ne pas fuir dès lors que la réalité à laquelle nous sommes confrontés ne nous convient pas en tout point.
Mais aussi, quand vivre cette réalité menace de nous couper de qui nous sommes, savoir partir et poursuivre ailleurs l’aventure.
Jeunes actifs, prenez le temps de la réflexion avant de sauter !
Marie Mugler – 28/09/2017
www.mariemugler.com pour celles et ceux qui souhaitent bénéficier d'un accompagnement en face à face pour mettre au clair, mettre en mots et mettre en route leur projet professionnel ou leur prochaine étape